Je n’ai rien dit. J’avais peur de passer pour une mauvaise mère. C’était peut-être le cas.

Editions Dunod, 2020
Traduction de l’anglais (Canada) : Elise Pleylet
Présentation éditeur :
Dans ce roman graphique intime et émouvant, Teresa Wong écrit et illustre l’histoire de sa lutte contre la dépression post-partum sous forme d’une lettre à sa fille Scarlet. Déchirant et drôle, Chère Scarlet rend parfaitement compte du désespoir silencieux de celles qui souffrent de dépression post-partum et du profond sentiment de culpabilité et d’incompétence.
Chère Scarlet est un parcours poignant et profondément personnel à travers les complexités de la nouvelle maternité, offrant de l’espoir aux personnes touchées et l’assurance qu’elles ne sont pas seules.
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Voilà un roman graphique qui aborde un sujet plutôt tabou dans nos sociétés : la dépression post-partum. Et pourtant c’est une épreuve par laquelle passe un grand nombre de femmes. Bien plus qu’un baby-blues, la dépression post-partum est une longue période de solitude, pendant laquelle la jeune maman se pose tout un tas de questions, se sent débordée, pense ne pas aimer son bébé, a peur de mal faire. Une véritable souffrance qui entraîne une très grande culpabilité vis-à-vis du bébé qui est là malgré lui. Que celle qui n’a jamais eu pensé qu’elle était un monstre ou une mauvaise mère lève la main !
Teresa Wong, dans Chère Scarlet, s’adresse à sa fille Scarlet. Mais elle relate sa propre expérience et elle s’adresse aussi aux femmes, celles qui sont déjà mères, celles qui ne le sont pas encore. Car la maternité n’est pas si naturel que cela. Parce que non, tout n’est pas inné, parce que personne n’en parle de la dépression post-partum. Ce sujet n’est pas souvent abordé car les jeunes mères souvent se taisent, par honte, par peur d’être jugée.
Toutes les mères y arrivent. […] Ne dis rien, ils vont penser que tu es folle.
L’écriture de Teresa Wong est efficace. Elle va droit au but, avec gravité mais aussi avec humour parfois. Cela donne un texte touchant, sincère et qui parle à toute personne ayant donné la vie, qu’elle soit passée par la dépression post-partum ou pas, car toutes ces situations parlent aux mères ! Chacune un jour ne s’est pas sentie à la hauteur de ce qu’attend la société d’une jeune mère.
Les dessins de ce roman graphique sont en noir et blanc ce qui met vraiment en évidence la noirceur de la dépression. Car non, une naissance n’est pas que du bonheur ! Bas les masques, la maternité n’est pas toujours simple. Epuisement, envie d’ailleurs, envie de dormir, de ne plus entendre son bébé pleurer, de revenir en arrière, ou pire même…
Chère Scarlet est un ouvrage poignant et indispensable qui aborde un sujet important sous un format original. Un roman graphique à lire absolument pour qu’enfin la dépression post-partum ne soit plus taboue. Et que les personnes touchées par le post-partum n’en aient pas honte et libèrent leurs paroles, enfin. Pour mieux se relever, et se dire qu’elles ne sont pas seules et que ce n’est pas anormal, loin de là. Un livre pour prévenir aussi les mères en devenir de ce qu’elles pourraient ressentir une fois leur bébé dans leur bras. Merci Teresa Wong.

c’est courageux d’écrire (roman ou BD)sur ce sujet souvent tabou dans la société…
je note 🙂
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Oui tout à fait, c’est un sujet dont on n’ose pas parler, souvent par peur du jugement
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