L’homme de la plaine du Nord – Sonja Delzongle

Le passé n’en a jamais fini avec quiconque.

L’homme de la plaine du Nord, Sonja Delzongle
Folio Policier, 2021
Denoël, 2020

Présentation éditeur :

De retour à New York, la célèbre profileuse Hanah Baxter espérait reprendre le cours d’une vie normale. Mais on n’échappe pas à son destin. Accusée du meurtre de son mentor, disparu en Belgique vingt ans auparavant, et rapatriée à Bruxelles, Hanah collabore avec les enquêteurs. La découverte d’un homme dévoré par des pitbulls dans la forêt de Soignes les lance sur la piste d’un manoir étrangement familier… Tandis qu’Hanah se débat en plein mystère, quelqu’un la guette. Un tueur redoutable, à qui il reste une dernière balle passée à l’or fin, la balle qui aurait dû atteindre Hanah vingt ans plus tôt…

***

Je n’avais jamais lu Sonja Delzongle et c’est avec le dernier tome de la saga Hanah Baxter que j’ai commencé (je ne savais pas qu’il s’agissait d’une série).

Dans ce dernier opus, la profileuse Hanah Baxter est extradée des Etats-Unis où elle s’est installée bien des années auparavant après la mort de son co-équipier Anton Vifkin vers la Belgique. Le corps de ce dernier vient d’être exhumé et l’enquête menée par le capitaine Peeters a repris.

C’est aussi le moment pour Ernest Gare de terminer la mission pour laquelle il avait été engagé vingt ans auparavant. Ernest est un tueur à gages mais aussi et surtout un être solitaire n’ayant qu’un rat albinos nommé Berlioz comme ami. Ernest est aussi la belle Frida qui chante dans un cabaret la nuit, sous le regard amoureux et fasciné de Peeters. Le temps est venu d’utiliser enfin la dernière balle dorée à l’or fin qu’il lui reste. Et achever sa mission, éliminer la deuxième cible : Hanah.

Il évitait de mêler toute forme d’humanité à son activité diurne. Parce que tuer n’a rien d’humain. Et à quiconque le définissant comme un tueur en série, il aurait répondu que ça n’avait rien à voir.

Ce tome repart dans le passé d’Anton Vifkin. Petit à petit, suite à la découverte de restes humains déchiquetés par des chiens près d’un manoir, les deux affaires se recoupent. Ange Defer qui habite le manoir a des choses à cacher. Anton Vifkin en avait aussi. Beaucoup. Hanah savait, mais pas pour tout.

le passé continuait à la rattraper, prêt à l’absorber, à la broyer. Elle lui appartenait, quoi qu’elle fît. Il n’y avait là que justice, au fond.

Grâce à la plume précise et acérée de Sonja Delzongle L’homme de la plaine du Nord se lit très vite. Les chapitres s’enchaînent de manière fluide. La psychologie des personnages aurait pu être plus travaillée, mais cela n’empêche pas de se méfier de certains. Quels secrets se dissimulent derrière chacun ? Le passé resurgit, rien n’est à jamais enfoui.

Sonja Delzongle sème le trouble dans l’esprit du lecteur, et parvient à maintenir la tension tout du long. Le rythme est très soutenu, il n’y aucun répit ! C’est très prenant.

Mais c’est aussi très malaisant. Sonja Delzongle décrit des scènes d’une horreur insoutenable. C’est noir, c’est glauque et en même temps, c’est addictif. Je n’aime pas trop cette ambivalence. J’ai toujours du mal avec ce sentiment : aimer lire l’horreur, ou du moins continuer à lire pour savoir. Certains passages sont d’une noirceur épouvantable et d’une atrocité indescriptible.

En bref, L’homme de la plaine du Nord est une lecture très éprouvante : un très bon thriller bien mené tout autant que très malaisant. J’ai un regret cependant : ne pas avoir lu les trois autres tomes avant.

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