La vie, la vie dans son ensemble est un jeu, un jeu de masques et d’ombres, souvent laid, parfois drôle, la vie est un mélange arlequinesque de drames et de quiproquos […] l’apparence et l’être, la vie comme illusion, comme ersatz, un couvercle sur le néant.
L’instant d’une vie, Sylvie Schenk
Slatkine & Cie, 2019
Présentation éditeur :
Née dans un petit village des Alpes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Louise a dix-huit ans lorsqu’elle part s’installer à Lyon, où elle rencontre Henri, pianiste de jazz et fils de résistants assassinés par les Allemands, puis Johann, étudiant allemand qu’elle décide de suivre dans son pays. La vie défile, mariage, enfants, décès… Mais Louise est rattrapée par l’Histoire.
Un beau roman sur l’identité et le sentiment d’appartenance, l’enfance et ses blessures, l’émancipation et le poids du silence dans l’Allemagne de la fin du 20e siècle.
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Elle s’appelle Louise et elle a grandi dans un petit village des Alpes françaises au lendemain de la seconde Guerre mondiale. Quand elle a dix-huit ans, elle quitte sa famille pour s’installer à Lyon où elle poursuivra ses études. Là-bas, elle vivra sa vie de jeune femme, se détachera des siens. Elle rencontrera Henri pianiste de jazz, fils de résistants assassinés par les nazis. Elle rencontrera ensuite Johann, un étudiant allemand. Elle quittera la France et son enfance pour s’installer en Allemagne avec lui. Là-bas, ils fonderont une famille et Louise déterrera des secrets de famille enfouis.
L’instant d’une vie, c’est un récit à la deuxième personne, et cela donne une énorme force à chaque phrase, chaque mot. A chaque page, chaque court chapitre, on se sent interpellé par les propos qui découlent. On devient Louise, on se glisse dans sa peau, dans son âme.
Les femmes sont rarement dans la surenchère. Ce qu’elles accomplissent leur semble une évidence.
Louise, la si douce, finalement pas si fragile et délicate qu’on pourrait le penser. Louise, la si femme, si forte, qui semble crouler sous le lourd fardeau du silence et des mensonges, reste pourtant debout malgré les tempêtes qui ponctuent son existence.
Le propre de l’amour et son effet ne seraient-ils pas justement de graver ses contours de façon si profonde et indélébile que l’être aimé ne soit jamais aboli ?
Car de la révélation de certains secrets, elle devra se dépêtrer, réagir, agir comme elle pensera que c’est mieux. Finalement, sommes-nous responsables des actes de nos parents et de nos grands-parents ? Certaines choses peuvent s’effondrer, d’autres résister.
Tandis que la vie de Louise défile et que les secrets se détricotent, les blessures du passé, de l’enfance et de l’Histoire saignent à nouveau. Et avec elles, la question de la culpabilité subsiste : la vie, si courte, doit-elle être le lieu du doute permanent ? Faut-il tout révéler ? ou peut-on taire le pire pour préserver jusqu’à l’oubli ? Jusqu’où peut-on continuer à aimer ?
L’instant d’une vie, c’est une histoire de vie, un fragment d’histoire, de notre histoire. c’est aussi pour moi la découverte d’une plume. Avec son écriture sublime et envoûtante. Sylvie Schenk a su m’emporter dans la vie de Louise.
L’écriture vraie jaillit de la solitude, c’est le débordement sauvage du bras secondaire d’un torrent étroit, d’un ruisseau de communication.
L‘instant d’une vie, tu le liras d’une traite. En apnée. Tellement poignant. Tellement fort. Louise t’entraînera dans sa vie, et tu ne pourras reprendre ta respiration qu’une fois la dernière page tournée.
Une grande émotion de la première à la dernière ligne. Un coup de cœur pour moi !
et hop une tentation de plus 🙂 tu en parles tellement bien!
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Oh merci 🙂
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Merci pour ce partage, je suis très intéressée par ce livre..
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