J’ai toujours rêvé d’être hôtesse de l’air pour servir d’intermédiaire entre le voyageur et l’horizon.
Une folie passagère, Nicolas Robin
Editions Anne Carrière, mars 2019
Présentation éditeur :
« Une femme dans mon genre n’a pas droit à l’erreur. Je me fais cette réflexion chaque matin au réveil, sitôt que j’ouvre les yeux… »
Bérengère s’évertue à être une parfaite hôtesse de l’air ; elle fait du ciel le plus bel endroit de la terre. Elle a quarante ans, vingt ans de métier, douze mille heures de vol au compteur, une robe turquoise sans faux plis et un impeccable chignon banane. Mais elle est en train de passer à côté de sa vie de femme, et certains ne manquent pas de le lui rappeler : ni mari ni enfants, quelques amants de passage sans considération pour elle.
Pourtant, elle cache ses blessures sous son uniforme et rien ne semble pouvoir altérer son désir de maîtrise et de perfection. Jusqu’au jour où une série de contretemps et d’obstacles vient dérégler cette mécanique bien huilée. Elle embarque alors pour une destination imprévue, sur un vol riche en surprises, qui ne sera pas de tout repos, et, poussée à bout, en vient à commettre l’irréparable.
Et si c’était dans la perte de contrôle que l’on trouvait le bonheur ?
Nicolas Robin relate les aléas d’une vie de navigant avec une plume alerte et pleine de fantaisie. Dans le ton des comédies loufoques qui mêlent humour, émotion et férocité.
Une folie passagère brosse un portrait de femme bien de notre temps : une femme de caractère prise dans l’étau d’un métier de service, en butte au jeunisme et au sexisme, et qui n’aspire qu’à envoyer promener les normes sociales pour trouver sa liberté.
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Je n’avais jamais lu Nicolas Robin avant Une folie passagère. Et pourtant ce n’est pas faute d’en avoir entendu énormément de bien via @la_bibliothèque_de_juju. Et Juju et moi on aime souvent les mêmes livres…
Comme en témoignent les photos juste au-dessus, j’ai donc fait les choses à l’envers et j’ai d’abord rencontré l’auteur avant de lire son livre. J’ai d’ailleurs tellement apprécié cette rencontre, que j’ai ouvert le livre dans le métro (chose que je ne fais jamais, je suis une grande lectrice mais je ne lis JAMAIS dans les transports) sur le chemin du retour à minuit. C’est comme ça que j’ai fait la rencontre de Bérengère.
Bérengère a quarante-ans, elle est hôtesse de l’air. Elle affiche plus de douze mille heures de vol au compteur : une hôtesse qui frôle la perfection, avec son chignon banane et la robe rétro de sa compagnie. Mais Bérengère, malgré une vie trépidante, à parcourir la planète d’un bout à l’autre est aussi désespérément célibataire. Elle rêve pourtant de se marier, d’avoir des enfants. Le roman commence quand son dernier amoureux en date la quitte pour des sensations fortes avec une monitrice de ski.
Vous êtes prêts ? Embarquez à bord du vol à destination du nuage numéro huit. Ce vol fera escale à Vancouver. Bérengère, votre hôtesse de l’air prendra soin de vous. Vous souhaitez un petit jus de pomme ?
Dans un avion, je tutoie le paradis, et en une fraction de seconde je suis plongée en enfer.
Dès l’embarquement le ton est donné. On ne se prend pas au sérieux. Mais pour autant, les personnages ne sont pas superficiels. L’équipage de l’avion est composé de personnalités diverses, plus ou moins sympathiques. Le personnage de Marie-Jo, la doyenne du personnel de bord est particulièrement original et plaisant dans son genre.
Ce vol pour Vancouver ne sera pas de tout repos pour Bérengère. Elle va devoir affronter des passagers aux comportements plus ou moins exécrables ou adorables. Ses nombreuses péripéties dévoileront sa personnalité affirmée et attachante et surtout sa volonté d’être juste elle même, une femme qui sait qui elle est et ce qu’elle veut : vivre pour elle et pas pour les autres.
Redonner de l’espoir et recréer l’émerveillement perdu.
Pour parfaire le portrait de son héroïne, Nicolas Robin s’empare des clichés relatifs à la profession d’hôtesse de l’air. En passant par les fantasmes autour de la profession, ou l’élégance en toute circonstance, il explore tout ce qu’on pourrait penser du personnel de bord. Il traite et dénonce tous ces clichés avec de nombreuses touches d’humour.
Tout le monde me dévisage comme une scoute à la tête d’une œuvre de charité chrétienne. L’équipage n’en attendait pas moins de ma part.
Si vous me suivez un peu, vous savez que je n’aime pas le pur feel good, c’est souvent trop heureux pour moi. Ici ce n’est pas le cas. Certaines situations sont assurément loufoques mais au final tout reste parfaitement crédible. C’est drôle, frais, rafraîchissant. Le ton et l’humour de Nicolas Robin sont parfaits en toute circonstance. J’ai ri, souri. J’ai littéralement embarqué pour une destination inconnue, j’étais passagère de ce vol, et quel bonheur !
Une folie passagère a été une excellente lecture. Mais surtout elle m’a fait me demander pourquoi je n’avais pas lu Nicolas Robin avant. Vite un autre ! Pour vous qui me lisez, n’attendez plus, et prenez votre billet pour le prochain vol !
Merci pour ta chronique ! Je vais découvrir cette femme dont tu parles et qui semble ne pas manquer d’intérêt ! Je crois en effet que le fait d’être constamment « dans le contrôle » peut fermer les portes aux surprises et fantaisies de la vie.
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Oui, il faut parfois sortir de sa zone de confort ! Et Bérangère est tellement touchante et étonnante, ce serait dommage de passer à côté !
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