La Haye était belle, ensoleillée, radieuse comme une jeune fille amoureuse.
Des hommes couleur de ciel, Anaïs LLobet
Editions de l’Observatoire, 2019
Présentation éditeur :
Dans le pays où est né Oumar, il n’existe pas de mot pour dire ce qu’il est, seulement des périphrases : stigal basakh vol stag, un « homme couleur de ciel ». Réfugié à La Haye, le jeune Tchétchène se fait appeler Adam, passe son baccalauréat, boit des vodka-orange et ose embrasser des garçons dans l’obscurité des clubs. Mais il ne vit sa liberté que prudemment et dissimule sa nouvelle vie à son jeune frère Kirem, à la colère muette. Par une journée de juin, Oumar est soudain mêlé à l’impensable, au pire, qui advient dans son ancien lycée. La police est formelle : le terrible attentat a été commis par un lycéen tchétchène. Des hommes couleur de ciel est l’histoire de deux frères en exil qui ont voulu reconstruire leur vie en Europe. C’est l’histoire de leurs failles et de leurs cicatrices. Une histoire d’intégration et de désintégration.
***
La haine a consumé le monde.
La Haye, aux Pays-Bas, un attentat dans un lycée. Oumar, jeune tchétchène est le premier suspect. A moins qu’il ne s’agisse de Kirem son frère.
Des hommes couleur de ciel, c’est l’histoire d’un exil, c’est l’histoire de deux frères. Deux frères marqués par la différence.
L’exil se vit seul.
Oumar est arrivé de Tchétchénie il y a plusieurs années. Il a passé son bac et il se fait appeler Adam. Il embrasse des hommes le soir, dans des bars ou des boîtes de nuit. Dans son pays, il n’existe de mot pour dire ce qu’il est. Là-bas, on appelle les homosexuels les « hommes couleur de ciel ». Car on ne peut pas être tchétchène et homosexuel. Alors Adam vit une double vie, à l’insu de son frère Kirem, de son cousin et de sa mère. Les Pays-Bas étaient pourtant symbole de liberté.
Tour à tour, Anaïs LLobet donne la parole à Oumar, à sa professeure de russe Alice, à Alex le dernier garçon avec lequel il a pris un café. Pour tous, c’est leur conscience qui s’exprime. On ressent leurs incompréhensions du monde qui les entoure, leur détresse aussi. Quels choix vont-ils devoir faire ? Quelles conséquences cela pourrait-il avoir sur leurs vies ?
Elle n’était coupable de rien.
Sauf de l’avoir condamné au silence.
Des hommes couleur de ciel est un récit finement construit. Tout y est bien amené et décortiqué. Les thèmes abordés sont très forts et Anaïs LLobet les traite avec une grande sensibilité. Sa plume est fluide et délicate, ses mots sont pesés. Dès les premières lignes, on est touché par le propos, on ne peut pas être indifférent. Pour ma part, j’ai ressenti une grande empathie et une grande peine pour Oumar. Sa personnalité est très touchante.
Tourner en rond pour ne pas regarder devant soi.
Un texte fort, et terriblement puissant, empreint d’une grande humanité malgré le drame qui se joue. Des hommes couleur de ciel est véritablement un roman poignant sur l’acceptation de soi, sur la quête d’identité et sur l’exil. Une histoire où pour continuer à vivre il faut mentir à soi-même et aux autres. Puisqu’en Tchétchénie, mieux vaut être terroriste qu’homosexuel. Absolument bouleversant.
Faites qu’Oumar reste là où embrasser des hommes est moins grave que de poser des bombes.
Je suis toujours attirée par les histoires d’exil et d’immigration. J’en ai d’ailleurs lu un récemment, dont tu avais je crois fait la chronique, Et je n’ai pas été déçue.
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Celui est vraiment bouleversant…
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Un coup de coeur pour moi 🙂
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J’ai frôlé le coup de coeur 😉
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ce livre me tente énormément… l’exil est un thème qui m’intéresse
les éditions L’observatoire propose des thèmes intéressants et les couvertures sont belles (cf. Ces rêves qu’on piétine »
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Je n’ai pas lu Ces rêves qu’on piétine, il faudrait !
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il est vraiment bien:-)
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