Mme Foyle les appelle des vautours, ces mères qui forment des petits groupes inexpugnables devant les grilles de l’école chaque après-midi. Aux yeux de Clara, elles ressemblent à des oiseaux qui hochent la tête, avec leur rouge à lèvres rose et leurs beaux vêtements. Elle ignore que certains oiseaux aiment nettoyer les ossements des existences des autres.
Le Collectionneur, Fiona Cummins, Editions Slatkine & Cie, 2018
Traduction : Jean Esch
Présentation éditeur :
Le Collectionneur mène une double vie. Monsieur Tout-le-monde dans l’une, il est, dans l’autre, le gardien d’un musée secret qu’ont constitué son père et son grand-père avant lui, une collection d’ossements humains.
Les collectionneurs cherchent toujours la rareté, l’objet unique. Et il y a à Londres deux enfants atteints d’une maladie génétique orpheline qui fait se dédoubler les cartilages puis pousser les os jusqu’à l’étouffement, la maladie de l’homme de pierre.
Avec un style-cutter aussi efficace que glaçant, Fiona Cummins plonge dans l’âme du psychopathe. Les Anglais ont adoré.
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Merci aux éditions Slatkine & Cie pour cette lecture.
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Le Collectionneur. Dans son antre, il expose des ossements. Des os humains. Des squelettes insolites. Maladie de l’homme de pierre, malformation, difformité, maladie génétique. Il cherche toujours à ajouter des nouvelles pièces à son musée. Cette collection commencée par son grand-père, complétée par son père. Une histoire de famille.
Là-haut, le silence l’engloutit. Il ferme les yeux et inspire profondément. Sa place est ici. Au milieu des os de la collection familiale. L’Ossuaire.
Un trésor d’étrangetés transmis durant d’innombrables générations. Semé par l’alliance entre un pilleur de tombes et le chirurgien du roi, récolté par les mâles de la lignée, sa lignée, et exposé ici, dans cette maison.
Dans sa ville, il a repéré des enfants, des spécimens intéressants. Parce que pour compléter sa collection, il faut des squelettes. Enlever des enfants. Les tuer. Nettoyer leurs os minutieusement.
Le Collectionneur, à le suivre dans ses actes, on a froid dans le dos. On est dans sa tête, on suit son raisonnement, ses manigances, ces plans. Et dans le même temps, on suit ces enfants, et leurs familles. Chapitre après chapitre, on ressent l’angoisse des parents et la motivation malsaine du Collectionneur. On se demande qui il est, jusqu’au il va aller. La tension monte crescendo. On tourne les pages, on ne repose pas le livre.
À côté de ces ossements, un sachet de bonbons à la fraise, déchiré, a déversé dans le carton du sucre glace rose évoquant les capitons de soie d’un cercueil.
Fiona Cummins nous maintient dans un état d’angoisse permanent. Le sort des enfants, c’est un sujet tellement sensible. Avec un style pourtant simple mais très efficace, elle nous maintient dans l’attente. On frissonne. On aimerait pouvoir protéger ces enfants. Et surtout, on ne voudrait pas surtout être à la place de leurs parents. A attendre, à ne pas savoir. On ressent vraiment le désespoir, et l’angoisse, l’immense vulnérabilité des parents face à l’attente.
L’espoir vous rend vulnérable.
En bref, Le Collectionneur, c’est un page-turner glaçant, un thriller addictif malgré le peu de rebondissements. A éviter si les histoires d’enlèvements d’enfants vous terrifient.
Oui cette situation doit être juste atroce. Merci pour ton commentaire car je crois bien qu’ il va rejoindre ma PAL😊
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C’est vraiment atroce et angoissant. Tellement que ce livre est difficile à reposer parce qu’on veut savoir comment ça se termine…
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