Une bonne âme, Audrey Perri

Ainsi, qu’elles pleurent ou qu’elles aient les joues sèches, qu’elles soient arrivées à pied, en voiture, en transport en commun ou à dos de mulet, elles avaient toutes une chose en commun : la honte. Et cette honte, Ada pouvait les en débarrasser. Il leur suffisait de demander. Il lui suffisait de prendre. Et Ada prenait ces enfants qu’on lui tendait chaque jour. Elle les prenait avec avidité, les serrant dans ses bras maigres, les palpant, vérifiant leurs nippes et ce qu’elle pouvait ne tirer.

Une bonne âme - Audrey Perri

Une bonne âme, Audrey Perri, Librinova, 2017

Résumé éditeur :

Londres, 1899.
Florence Jones, jeune mère célibataire, décide de faire adopter sa fille Sélina, faute de pouvoir la garder auprès d’elle. Elle se tourne alors vers Mrs Hewetson, l’une de ces fermières de bébés qui pullulent dans la capitale et qui affirme pouvoir s’occuper de son enfant.
Mais Florence ignore encore que cette femme, loin d’être la bonne âme qu’elle prétend être, est déjà impliquée dans la disparition de nombreux enfants…

***

Une bonne âme est le premier roman d’Audrey Perri. Il a remporté le deuxième prix d’un concours chez l’éditeur Librinova. C’est l’auteure qui m’a sollicité sur Simplement Pro pour lire son roman. Après en avoir lu le résumé, j’ai accepté.

Dès le début, nous plongeons dans le décor londonien de la fin du XIXème siècle. Nous allons y suivre deux jeunes femmes. Florence, jeune maman qui décide de faire adopter son bébé parce qu’elle n’a pas vraiment le choix ; elle est célibataire et la société de l’époque condamne les filles-mères. Et Ada qui recueille ces enfants pour leur trouver des parents. Mais Ada n’est pas si bonne qu’elle veut le laisser voir et entendre. Elle fait disparaître les enfants qu’elle juge trop chétifs pour leur trouver une famille.

Avec ce livre, j’ai découvert cette partie de l’histoire anglaise, les fermières d’enfants. Le sort de ces jeunes mères m’a beaucoup émue. Leur désespoir est poignant.. Et même la personnalité d’Ada, si cruelle, est plutôt complexe et cache une souffrance extrême. On pourrait même lui « pardonner » en partie certains de ses gestes en lui trouvant des circonstances atténuantes.

Ce roman est une histoire de femmes mais il y a un personnage masculin, pas très présent mais plutôt marquant : un personnage très humain qui pose la question de la stigmatisation des filles-mères qui ne font pas leurs bébés toutes seules. Une touche de modernité dans cette société de l’époque.

Pour résumer, c’est un livre que j’ai apprécié, je l’ai trouvé très intéressant et je l’ai lu comme un documentaire. Toutefois, j’y ai constaté quelques longueurs et répétitions. J’aurais également apprécié que la psychologie des personnages soit plus creusée. Mais je trouve que c’est un bon premier roman très prometteur !

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